Pas le temps de souffler ! Les reliefs des agapes de fin d’année traînent encore sur la table du salon, vos estomacs fatigués terminent des blocs de foie gras entamés, quelques cotillons émergent entre les coussins du canapé et vous arrosez vos repas des soirs de semaine avec des fonds de bouteilles de champagne… Oui, mais 2017 est là, dans l’entrée. Et il faut déjà affûter roucoulettes, kung-fu et chabalas.
Car à partir du 11 janvier, les handballeurs prennent le contrôle de votre emploi du temps. Non seulement ce 25ème championnat du monde de handball peut voir l’équipe de France conserver une nouvelle couronne mondiale, mais en plus… il se déroule dans l’Hexagone. Aucune excuse pour rater un seul match des Bleus !
Et, afin de bien préparer l’événement, on vous propose une petite séance de révision. Comment l’incroyable histoire de cette équipe de France a-t-elle été bâtie ? Bronzés, Barjots, Costauds, Experts… Quelles sont ces générations dorées qui se sont succédées ?
Chapitre I : avec les Bronzés, la naissance d’un incroyable palmarès
C’est un peu l’acte de naissance du handball français. 1992, Barcelone, les JO… Et un vent de folie tricolore qui souffle en Catalogne.
Emmenés par Daniel Constantini, Jackson Richardson, Pascal Mahé ou Frédéric Volle, cette équipe bat l’Espagne chez elle et remporte la médaille de bronze face à l’Islande. Un acte de naissance en gestation depuis 1990 et le retour des Bleus dans l’élite mondiale.
Dans une interview pour France TV, Olivier Girault se rappelle : « C’était un groupe qu’on n’attendait pas aux JO. Cette bande, qui s’est construite dans la douleur, est arrivée avec une volonté de fer, une envie. Elle n’avait pas le talent de celle d’aujourd’hui. Mais il s’est construit à travers le travail. Ils venaient tellement de loin qu’ils ont fait un truc extraordinaire. Et ils l’ont fêté à leur manière, en se teignant en blond, en se rasant la tête. »
Chapitre II : les Barjots découvrent l’or
L’histoire des Barjots, c’est celle des premiers coups d’éclat après 92, celle d’une équipe capable du meilleur – et parfois du moins bien…
Les coupes de cheveux sont so 90s, mais les résultats enfin là. Il y a la Suède, en 1993, et une médaille d’argent au championnat du monde. Mais surtout le mondial islandais, en 1995, après un Euro 94 conclu à la 6ème place.
À Reykjavik, des Bleus survoltés éteignent la Croatie 23-19 et remportent le tout premier titre international des handballeurs – mais aussi des sports collectifs tricolores. Des pionniers. Dont l’aventure se terminera au pied du podium des JO d’Atlanta, en 1996.
De 1993 à 1996, le palmarès des Bleus :
↔ 1 médaille d’argent en 1993 aux Championnats du monde en Suède
↔ 1 médaille d’or en 1995 aux Championnats du monde en Islande
↔ 1 médaille de bronze entre deux générations, en 1997 aux Championnats du monde au Japon
Chapitre III : la révolution des Costauds
Avec la fin d’un cycle et les retraites diverses, on aurait pu penser que cette équipe de France allait s’essouffler… Elle entrait en fait dans son adolescence.
Guéric Kervadec et Stéphane Stoecklin portent les Bleus au bronze à l’Euro 97 et quelques résultats mollassons s’ensuivent dans une période de transition. Et puis… À domicile, les Tricolores, pas tout à fait « Costauds » et encore dirigés par Daniel Costantini, deviennent une nouvelle fois champions du monde.
Dans la foulée, ce sont Claude Onesta, Daniel Narcisse, Thierry Omeyer, Joël Abati, puis Luc Abalo ou Nikola Karabatic qui feront l’actu des Bleus. Des noms qui évoquent une guirlande de bronze teintée d’un chouïa d’or : l’Euro 2006 les sacre sur le toit continental à Zurich, devant 11 500 personnes, quelques mois avant la déception allemande de la bande à Zidane.
Avant le tournoi, nous étions loin de penser que nous allions quasiment tout gagner pendant dix ans. […] Costantini travaillait avec des méthodes efficaces mais anciennes.
Il intervenait dans tous les domaines de la performance. Nous avions voulu faire appel à des intervenants multiples. Cela a bougé les lignes. Il a fallu un temps de maturité pour que cela prenne. […] L’idée, c’était de produire des performances de manière plus fréquente et pérenne en faisant en sorte que les joueurs s’emparent du projet dans lequel ils étaient engagés. »
Claude Onesta, dans l’Express, en 2016
De 2001 à 2008, le palmarès des Bleus :
Chapitre IV : les Experts à jamais dans l’histoire
Thierry Omeyer, Luc Abalo, Michael Guigou, Jérôme Fernandez, Bertrand et Guillaume Gille, Didier Dinart, Cédric Sorhaindo, William Accambray, Daniel Narcisse ou Xavier Barachet… Ces noms, on les a tous entendus ici ou là pendant la longue moisson des Bleus ces 8 dernières années. Une moisson qui les a habitués à défiler sur les Champs-Élysées : 2 titres olympiques, 3 titres mondiaux, 2 européens… sans compter la médaille d’argent encore glanée à Rio, cet été.
La France qui gagne, dans toute sa splendeur. Qui gagne et qui déconne, comme lors de l’Euro 2011 en Serbie (décevante 11ème place), de l’affaire du plateau de L’Equipe démonté par des joueurs passablement éméchés ou des paris suspects pour Karabatic et Honrubia… qui déconne, mais qui regagne ensuite.
C’est tout ce qu’on souhaite à ces Experts pour ce Mondial 2017, 15 ans après leur sacre à domicile.
À l’époque, Daniel Costantini était encore sélectionneur et le duo Guillaume Gille/Didier Dinart, aujourd’hui entraîneurs des Bleus, faisaient la fête sur le terrain…
De 2008 à 2016, le palmarès des Bleus (la liste est longue) :
↔ 3e au championnat d’Europe en Norvège en 2008
↔ Médaille d’or aux Jeux olympiques de 2008 à Pékin
↔ Médaille d’or au Championnat du monde 2009 en Croatie
↔ Médaille d’or au Championnat d’Europe 2010 en Autriche
↔ Médaille d’or au Championnat du monde 2011 en Suède
↔ Médaille d’or aux Jeux olympiques de 2012 à Londres
↔ Médaille d’or au Championnat d’Europe 2014 au Danemark
↔ Médaille d’or au Championnat du monde 2015 au Qatar
↔ Médaille d’argent Jeux olympiques 2016 à Rio de Janeiro
To be continued !