Ballermann, Ballermann… Avouons-le, ça sonne un peu comme le mauvais nom d’un groupe boutonneux de cette Deutsche pop anxyogène des années 90, façon « neun-und-neunzig Luftballons », les yeux sombres de Nena en moins, le combo mulet/bomber Schott tellement tendance en plus.
Et, pourtant, on est bien loin du compte ! Explications avec Les Passionnés.
Du sable chaud. Un ciel sans nuage. Quelques mojitos à portée de gosier… et la musique à fond ! Non, vous n’êtes pas dans le clip d’un de ces gros rappeurs américains aux côtés de figurants indécemment bodybuildés et de demoiselles huilées un tantinet déshabillées. Mais bien à Majorque, en plein Ballermann… et la bringue ne fait que commencer.
Was ist das Ballermann ?
Ce qu’on appelle « Ballermann », c’est en fait un spring-break à l’Allemande, la délocalisation de l’Oktoberfest ou des nuits folles de Berlin-Friedrichshain sur les côtes majorquines à l’orée de l’été et à l’issue des examens scolaires.
Le tourisme de la fiesta permanente, qui laisse le boulot loin, loin derrière pour exercer votre capacité à siffler une caïpi en jumpant frénétiquement sur un son imbattable.
À l’origine, les Ballermann sont une série de bars de plage situés dans la petite bourgade d’El Arenal, à deux pas de Palma de Majorque. Nommés « Balneario », déformés « Ballermann » par des hispanophobes, ils quadrillent la plage sur 4 kilomètres, à raison d’un bar tous les 270 mètres, du Balneario n°1 au Balneario n°15.
Lieux privilégiés d’une clientèle allemande – notamment le mythique Ballermann 6 –, ils ont fait leur réputation à coups de décibels sur le sable espagnol, portés par des litres de sangria et de bières d’outre-Rhin (servies dans des seaux en plastiques pour les plus assoiffés)…
La Deutsche Qualität des fêtards allemands !
Mais, aujourd’hui, le Ballermann, c’est bien plus qu’une simple série d’établissements où l’on s’acharnerait à épuiser la carte des cocktails en attendant une nuit qui ne se coucherait pas. C’est un état d’esprit. Une mentalité de fête extraordinaire. Un éloge du lâcher-prise où l’on prend plaisir à revivre au présent, à se détendre, rencontrer et bouger en oubliant le reste. C’est cette « Deutsche Mentalität » que Les Passionnés veulent vous faire découvrir, quitte à vous ramener résolument insomniaque de notre côté de la Méditerranée !
Alors, certes, de temps en temps, vous aurez à composer avec une « Wurst » caloriquement ingérable, une blonde – mais en pinte – à 7h du matin ou cette teutonne relation parfaitement scandaleuse entre tongs, sandalettes et leur paire de chaussettes.
Mais c’est surtout une cure de jouvence que vous vous offrirez… et un shot d’insouciance pour attaquer l’été !